Nous voici en 2022, année de tous les changements ?
Peut-être, car l’arbre prend de plus en plus de place dans le débat public. Ou peut-être pas, le changement dépendant essentiellement du temps. Le temps que les idées évoluent et prennent ancrage, le temps que les pouvoirs publics prennent conscience et acceptent le changement, le temps que les idées « modernes » prennent la place des idées reçues, le temps que l’on apprenne à considérer l’arbre autrement.
Aujourd’hui, nous savons tous pertinemment que les modes de vie occidentaux – nos modes de vie – entrainent une évolution du climat avec toutes les conséquences qui l’accompagnent. Il en va de même pour les arbres, qui subissent nos « sautes d’humeur ». Alors même que les connaissances scientifiques font évoluer les pratiques de gestion et d’entretien de l’arbre, les métiers de l’arboriculture ornementale ne sont pas reconnus et d’aucuns s’autoproclament élagueurs ou experts sans la moindre formation ou expérience nécessaires à l’exercice de ces métiers. Les idées reçues sont encore légion appuyées sur des dogmes, courants de pensées d’un autre temps : « un arbre doit être entretenu », « il est dangereux, il faut l’abattre », « le bois mort dans un arbre, cela ne fait pas propre » …
Il y a urgence à voir évoluer la loi concernant les arbres, à obtenir une véritable reconnaissance de notre filière professionnelle et à voir s’amé- liorer les pratiques de gestion. Si les pratiques et les pensées évoluent dans le bon sens pour de nombreux professionnels – qui sont en veille sur les avancées en terme de connaissances et de pratiques – ils sont encore sont trop peu nombreux. Et toute cette évolution est freinée par l’inertie du fonctionnement de notre société.
Dans ce numéro de la lettre de l'arboriculture, Philippe Trouillet nous propose un article sur la capacité d’apprentis- sage, d’adaptation et de résilience des arbres et sur l’utilisation de scores plutôt que d’échelles linéaires pour évaluer l’état mécanique. Vous retrouverez également un article de Chantal Pradines sur la dernière édition du concours des allées d’arbres porté par Sites & Monuments, un retour d’expérience sur la mise en œuvre d’une haie morte pour valoriser des branches par Frédéric Lefort, un article de Damjan Lohinski sur les rencontres Binômes et le bilan de l’en- quête réalisée l’été dernier auprès des adhérents de la SFA.
Je vous souhaite à tous et toutes une très bonne lecture.
N’hésitez pas à réagir à propos des articles qui vous posent question, tribune est ouverte aux discussions dans La Lettre de l’Arboriculture ! En attendant, que cette année 2022 soit favorable aux arbres et au changement.
Vincent Jeanne, Président de la SFA