Rapport d'enquête sur l'accident de la centrale hydroélectrique Toulnustouc (Canada)
sécurité du travail (CSST) dévoile aujourd'hui les conclusions de son enquête
au sujet de l'accident qui a coûté la vie à un cimentier applicateur, le
15 mai 2004, sur le chantier du projet de la Centrale hydroélectrique
Toulnustouc au nord-est de Baie-Comeau. L'échafaudage volant sur lequel
travaillaient la victime, M. Yvan Sirois, et un collègue avait alors basculé.
La CSST a déterminé trois causes pour expliquer l'accident. Accident mortel sur le chantier de la Centrale hydroélectrique Toulnustouc : la CSST dépose son rapport d'enquête
Rappel de l'événement
Le soir de l'accident, deux travailleurs de l'entreprise de construction
Groupe Aecon oeuvrent sur le chantier de la Centrale hydroélectrique
Toulnustouc, dont Hydro-Québec est le maître d'oeuvre. Afin de corriger des
imperfections sur la surface de béton de l'évacuateur de crues, ils prennent
place sur un échafaudage volant et le hissent à une hauteur d'environ 16 m. Au
moment de la descente, l'ancrage qui retient le câble du treuil électrique
gauche cède entraînant dans le vide les deux travailleurs. L'un d'eux reste
suspendu à son câble vertical de sécurité. L'autre travailleur, M. Sirois,
chute jusqu'au sol. Ce dernier décède de ses blessures deux jours plus tard.
Constatations de la CSST
L'enquête a permis à la CSST de retenir les causes suivantes :
- la procédure d'installation de l'échafaudage volant est enfreinte et
fait en sorte que l'un des câbles est fixé sur un mauvais ancrage;
- l'équipement de protection individuel contre le danger de chute est
défectueux et est utilisé de façon inadéquate;
- la gestion de la santé et de la sécurité du travail concernant
l'utilisation d'un échafaudage volant est déficiente.
La CSST considère que l'employeur, Groupe Aecon ltée, et le maître
d'oeuvre, Hydro-Québec, ont agi de manière à compromettre la sécurité des
travailleurs qui oeuvraient sur le chantier. En conséquence, un constat
d'infraction a été émis aux deux entreprises qui s'exposent, chacune, à une
amende de 5 000 $ à 20 000 $.
Exigences de la CSST
À la suite de l'accident, la CSST a demandé que tous les coulisseaux
utilisés sur le chantier soient vérifiés. Le coulisseau est un système d'arrêt
fixé au câble vertical de sécurité et relié à l'extrémité du cordon
d'assujettissement du harnais de sécurité. L'employeur doit former les
travailleurs sur l'utilisation sécuritaire d'un coulisseau. Avant chaque
montée, l'employeur doit aussi vérifier la conformité des coulisseaux et
s'assurer que les travailleurs les utilisent de façon sécuritaire.
La CSST a aussi exigé de l'employeur qu'il informe les travailleurs de la
procédure d'installation d'un échafaudage volant. De plus, à chaque
déplacement de l'échafaudage, son installation doit être attestée par un
ingénieur.
La CSST a de plus interdit au fabricant, Produits de sécurité North ltée,
de vendre, de louer ou de distribuer le modèle du coulisseau impliqué dans
l'accident. Le fabricant devra y apporter les correctifs nécessaires et
recertifier son équipement.
L'employeur et le fabricant se sont conformés aux exigences.